Qu'en est-il des enfants ?

23/07/2017 14:43

Samsung et Aditya les 2 frères

Arun

Nous avions tellement parlé de ces enfants, vous attendiez sûrement cet article.

Nous, depuis 2 ans, nous attendions ce moment des retrouvailles : nous les avions rêvées, imaginées mais trop idéalisées... rien ne s'est passé comme nous le souhaitions. Un gros coup dur pour nous.

Ce que nous avions imaginé

Les enfants n'étaient pas au courant de notre venue, nous voulions leur faire la surprise. Nous pensions les voir tous ensemble et filmer ce moment. Prendre le temps de parler ...

Comment se sont-elles passées ?!

Il y a deux ans, nous avions rencontré Brother Mathai avec qui le contact était parfois compliqué : en tant que directeur, il voulait remettre l'ordre et la discipline à l'orphelinat. Nous avions néanmoins le droit de jouer avec eux de 16h à 17h30. Au fur et à mesure, Brother Mathai s'était habitué à notre présence et nous avait même signifié à notre départ, que nous serions toujours les bienvenues aussi ... (nous l'avions bien retenue !)

Quelques jours avant notre départ en Inde, nous avions appris par Srinu (un orphelin de 23 ans ne vivant plus à l'orphelinat) que l'établissement était géré par un nouveau directeur : Brother Sudakala. Srinu a l'habitude d'y retourner régulièrement. Il nous avait aussi dit qu'il n'avait plus la possibilité de parler aux enfants avec ce nouveau frère. Cela ne nous avait donc pas rassuré ..

Nous sommes donc arrivées à Hyderabad, lundi. Nous avons attendues Brother Varghese (directeur du MSI et parti en déplacement jusqu'à jeudi) pour aller rencontrer Brother Sudakala. De lundi à jeudi, nous avons donc croisé 3 ou 4 enfants par hasard, mais sans la permission de pouvoir leur parler : juste des petits "hello". Frustration pour nous

A son arrivée, jeudi, Brother Varghese nous signifie qu'il ne pourra en aucun cas, nous aider dans nos relation avec Brother Sudakala. Il nous dit que ce dernier est encore plus strict que Brother Mathai. Il nous explique que nous devons préparer nos arguments, mais ne pas parler de lui car ils n'entretiennent aucune relation. Grosse pression sur nos épaules : la discussion que nous aurons avec Brother Sudakala sera décisive.

Vendredi, nous allons voir Brother Sudakala (dictionnaire en main et grands sourires). Il est dehors, dans le jardin, nous nous présentons et lui demandons si nous pouvons lui parler. Sa réponse est claire : "NO" avec un regard très froid. Choc, mais nous insistons : quand est-ce que nous pouvons lui parler. Il nous propose de se rencontrer demain a 9H. Il faut préciser que pendant cette discussion, nous entendions les enfants, sous terre, en train de se laver. Puis, nous apercevons pour la première fois, deux petites têtes avec des regards profonds et de grands sourires : Arun et Adytia. Nous sommes obligées de repartir vers le MSI un "peu" abattues et désespérées : à ce moment là, nous pensons vraiment que nous n'aurons pas le droit de voir les enfants. Nous sommes soutenues par l'équipe du MSI qui a vite vu notre désarroi. Elle nous propose donc d'aller voir d'autres enfants mais dans les bidonvilles.

Vendredi soir, nous attendons Varghese devant le MSI. Nous apercevons par dessus le mur les enfants qui jouent dehors. Nous leur faisons des petits signes, mais nous ne connaissons qu'un seul enfant, les autres sont tous nouveaux.

Puis, Arun, Aditya, Mokesh sortent de l'orphelinat (juste en face nous). Arun se dirige aussitôt vers Léa, Aditya le suit et se dirige vers Emeline. Ce moment restera dans nos mémoires mais impossible à décrire, encore moins, par écrit. Tous les deux vérifient que nous ne les avons pas oublié et nous demandent : "qui suis je ?". Adytia vérifie aussi que nous avons bien reçue les photos. Sachant qu'ils peuvent se faire taper à tout moment si le frère les aperçoit discuter avec nous, nous leur demandons donc de s'éloigner. Nous savourons cet instant, mais bien trop court. Pendant une demie heure, nous les observons par dessus le mur en s'échangeant de nombreux signes ... : dès que nous apercevons le frère, nous nous cachons.

Samedi, c'est donc la boule au ventre que nous allons voir le frère. Quoi qu'il arrive, nous ne voulons pas se laisser abattre devant lui et nous insisterons. Pendant que nous lui parlons, il continue de lire son livre et nous demande : Que voulez vous faire avec les enfants ? Nous y allons doucement, et lui demandons un temps de jeu comme il y a deux ans ..... VICTOIRE ! Il ACCEPTE !

Il nous reste plus qu'à vivre pleinement et à savourer ces moments pendant un mois ...